Sport et Société
Tournoi des Six Nations 2019 ou le jeu des différences
Cette année, le Tournoi des Six Nations se terminera mal pour les Bleus qui, une fois de plus, ne seront pas sur le podium, bien souvent occupé par les nations anglophones. Ces dernières années, l’ovalie ne tourne pas rond pour les Français, la preuve en est : aucun sacre depuis 2010. Le coq doit redorer son blason dans ce tournoi aussi emblématique que déterminant. Pour l’heure, le sacre est hors de portée et une deuxième victoire ne suffira pas aux Français, ce sera la victoire de consolation dans une série de matchs quelque peu difficiles et révélateurs. Encore faut-il gagner ce match contre l’Italie de David Sisi. Une défaite nous rapprocherait d’une 6ème place : à nous la cuillère de bois, non merci ! Bien que la dernière place risque de nous être attribuée sous certaines conditions rares (en cas de bonus défensif, offensif et de victoire italienne), cette éventualité reste présente et ce tournoi n’est pas fini : ce dernier match en dira long sur l’état d’esprit et le jeu des Bleus qui auront pour ultime enjeu de sauver les meubles, à la française. Après ces matchs calvaires, quelques mois vont passer et les fans et supporters déçus se prépareront au grand retour du XV de France en septembre 2019, pour la Rugby World Cup au Japon (coupe du monde de rugby).
Le Tournoi des Six Nations Féminin est bien moins mis à l’honneur, pourtant réjouissons-nous de la magnifique 2ème place des Françaises avec 3 matchs gagnés sur 4. En cas de victoire contre l’Italie et sous réserve de défaite anglaise*, les Bleues de Annick Hayraud pourraient bien terminer cette balade sur la première marche du podium : un sacre français. Malgré nos espérances, on observe un XV anglais en pleine forme qui domine ce tournoi féminin avec 4 victoires pour autant de matchs. Côté France, le bilan masculin est décevant et cette année les Bleues sont meilleures que les Bleus, que ce soit dans les matchs ou dans les statistiques. De quoi relancer le débat sur la place des femmes dans ce sport masculinisé et très inégalitaire. Par ailleurs, les rencontres souvent riches en essais et actions spectaculaires changent peu à peu l’image du rugby féminin. Plus de publicité, de sponsors mais surtout plus de public et de téléspectateurs marquent leur intérêt pour cette catégorie. Sur le terrain, « les rugbywomen » – si l’on me permet l’expression – font preuve d’un grand esprit d’équipe et d’une féroce envie de victoire : 47 points pour les Françaises samedi soir contre l’Irlande, les chiffres parlent d’eux-mêmes !
* Plusieurs conditions doivent être réunies pour une victoire française à ce tournoi
Emilien Cotrait
Voyages et Jeunesse
Histoire et culture, voici Paris !
Direction Paris pour la classe de première ES du Lycée Alfred Kastler de Talence. Mardi 12 février à 7h00 les élèves et les professeurs accompagnateurs de notre classe se sont rejoints à la gare Saint-Jean à Bordeaux pour passer deux jours à Paris. Ce voyage pédagogique et culturel a été pensé puis organisé et tout le monde l’attendait avec impatience. Ça y est, nous y sommes, c’est le jour J ! Le soleil n’est pas au rendez-vous, mais la classe de première ES est là. Courageuse et excitée de partir, déterminée à passer deux jours dans la capitale et désireuse de quitter la routine scolaire pour s’instruire différemment. L’ensemble du groupe est satisfait d’être ici en dépit d’un réveil très matinal… Alors que le train démarre, chacun s’occupe comme il peut et patiente deux petites heures qui nous séparent de la capitale. Arrivé en gare Montparnasse, tout me paraît plus grand, plus actif, plus impressionnant : nous ne sommes pas à l’étrangers mais Paris me procure souvent une sensation de grandeur, de nouveauté. C’est un peu comme si l’on découvrait un autre pays tout en restant en France. Après avoir parcouru quelques arrêts avec le métro et le tramway, nous arrivons au Musée National de l’Histoire de l’Immigration : c’est le début d’un séjour qui s’annonce aussi passionnant que divertissant.
Le Musée national de l’histoire de l’Immigration, appelé plus communément Musée de l’Immigration, est une institution publique d’histoire qui conserve, présente et apprend au public l’histoire de l’immigration en France et à travers le monde. Tout un ensemble d’histoires, d’objets, de témoignages, d’œuvres d’art… nous permettent de comprendre comment les différentes nations se sont construites avec l’immigration. Le matin, une guide du musée nous a fait visiter la » galerie des dons » : une galerie où chacun peut déposer un objet, un témoignage, une histoire en rapport avec l’immigration que lui ou un autre membre de son entourage a vécu. Un moyen de rassembler toutes les petites histoires, les anecdotes et les expériences afin de reconstituer la grande histoire. Nous avons continué la visite. Un peu plus loin la guide nous a expliqué, grâce des exemples et un peu d’histoire, qu’un très grand nombre d’objets, de mots et de façons de faire viennent de l’immigration, de la circulation des cultures et du langage d’un pays à un autre. Elle nous a rappelé que depuis la nuit des temps l’immigration était un sujet sensible, souvent source de différends voire de conflits. En dépit de plus de connaissances, des amalgames sont toujours présents de nos jours et la visite nous a permis de connaître les différents points de vue sur la question de l’immigration.
Après un passage à l’auberge de jeunesse pour déjeuner, nous sommes repartis au Musée de l’Immigration pour poursuivre la visite. Le Palais de la Porte Dorée a été pensé et réalisé par l’architecte français Albert Laprade pour y accueillir l’exposition coloniale à Paris en 1931. Le bâtiment porte ce nom du fait de sa localisation : d’une part, il est » à l’orée » du bois de Vincennes, d’autre part c’est un véritable palais. En effet, ce musée est une œuvre d’architecture qui s’inscrit dans le style art-déco car il est à la fois ancien dans la construction et moderne dans la décoration et l’aménagement. La façade est couverte d’un ensemble de dessins gravés dans la pierre, qui représentent la France et l’immigration (représentations de peuples, de marchandises apportées, de lieux de transit…). Ouvert au public en octobre 2007 et inauguré officiellement le 15 décembre 2014, ce musée a suscité de vives réactions et a ouvert des débats, pour son nom et pour le message qu’il donnait. Cependant, les visiteurs ont rapidement pris conscience que le Musée de l’Histoire de l’Immigration n’était en aucun cas un lieu de mépris et de discrimination, mais simplement un lieu d’histoire. Il vise à transmettre l’histoire de la construction de la France par l’immigration.
Voici une journée chargée d’histoire et d’anecdotes, mais il n’est que 17 ou 18 heures et bien d’autres choses nous attendent.
Billets de métro distribués, compostés, et bon voyage. Voilà comment nous nous déplacions durant ces deux journées ; force est de constater que Paris est grand, le traverser à pied userait nos souliers. Nous avons ensuite profité d’une heure de temps libre dans l’Ile de la cité pour nous promener, boire un coup et acheter des souvenirs au cœur de Paris. Durant cette pause nous étions proche de la cathédrale Notre Dame, un magnifique bâtiment de style gothique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. La nuit tombe et nous arrivons au fast food. Ce repas fait visiblement partie intégrante du voyage puisqu’il a éveillé l’esprit de beaucoup d’entre nous, sans réel intérêt avec les musées et le thème du voyage… pourtant nous nous sommes régalés. On apprécie toujours de manger au fast food, un restaurant au menu moderne mais aux techniques de travail anciennes.
Rideaux rouges, cloche qui sonne… c’est l’heure du théâtre : Novecento, un monologue de théâtre écrit par Alessandro Baricco et joué par André Dussollier au Théâtre de la Porte St-Martin. Cette pièce de théâtre a été appréciée à l’unanimité par notre classe, deux élèves m’ont parlé d’une pièce « authentique, originale, dynamique et entraînante » pour la décrire en quatre mots. D’autres élèves disent avoir « beaucoup aimé la pièce », Dussollier est un « très bon comédien et l’orchestre de jazz jouait particulièrement bien et donnait du rythme à la pièce ». Cette œuvre particulière mêlant musique jazz et monologue a fait sensation et donnait l’impression d’une « sorte de question réponse, d’aller retour entre le comédien et les musiciens », déclare la professeure d’histoire-géographie, avant de conclure : « C’est une superbe harmonie entre les deux parties, ce qui rendait la pièce intéressante et envoûtante ». Apparemment, Novecento n’est pas une pièce à voir mais à vivre.
Cette journée était passionnante, tous nos déplacements nous ont fatigués, à tel point que je me suis endormi immédiatement une fois les lumières éteintes. Après un repos mérité et un petit déjeuner vitaminé, nous sommes repartis pour une seconde journée de culture et d’histoire, avec la visite du Mémorial de la Shoah le matin. Le Mémorial de la Shoah est un lieu de mémoire des victimes du génocide juif de la Deuxième Guerre mondiale. Il rend hommage à toutes les victimes du drame de la Shoah, grâce à plusieurs façades appelées « Le Mur des Noms » où sont gravés les noms et prénoms de centaines de déportés juifs dans les camps d’exterminations du régime nazi. Un guide nous a expliqué l’histoire de ce mémorial, son importance et son rôle. Une partie du musée est une exposition permanente, des historiens et des chercheurs y travaillent encore, notamment pour dénoncer l’antisémitisme, un problème grave et d’importance capitale toujours d’actualité au XXIème siècle. Nous avons ensuite assisté à des ateliers sur deux grands thèmes : la propagation des théories du complot et les procès de grands dirigeants nazis après la Deuxième Guerre mondiale. Ces ateliers ont nécessité du raisonnement et de l’esprit critique. Midi passé, nous sommes partis en direction du très célèbre, très ancien mais magnifique… j’ai nommé, le Musée du Louvre ! Les premiers bâtiments de ce qui deviendrait le grand musée du Louvre ont été construits en 1190 par le roi Philippe Auguste. D’abord utilisé comme un palais royal, le Louvre n’a cessé de s’agrandir et d’évoluer pour devenir le musée que l’on connaît aujourd’hui. Sa particularité ? Un véritable labyrinthe où se perdre est monnaie courante. A chaque coin, dans toutes les pièces on trouve de superbes chefs d’œuvres, bien sûr classés selon la provenance et l’époque. Le musée est une œuvre d’art en lui-même, du fait de son architecture gigantesque et de sa richesse de décoration. En toutes pièces et couloirs, en tous salons et galeries, le Louvre vous impressionnera, surtout si vous êtes féru d’art.
Ça y est, la nuit tombe peu à peu alors que nous quittons le Louvre pour prendre le métro direction Montparnasse. Passage à la boulangerie de la gare pour acheter un repas. Chacun choisit, nous nous régalons et finissons ce séjour de la meilleure des manières. Alors que le train nous embarque et commence sa longue course vers le Port de la Lune, chacun patiente avec de bons souvenirs en tête.
Textes et photos de notre envoyé spécial Emilien COTRAIT